31 décembre 2013

Petit rappel sur la Gastro!

La gastro-entérite est une inflammation de la paroi de l’estomac et de l’intestin, qui provoque de la diarrhée et des vomissements.
Elle peut être causée par un virus, une bactérie ou un parasite. Le norovirus est le virus qui cause le plus souvent la gastro-entérite chez les adultes. Ce virus circule principalement en automne et en hiver.
La gastro-entérite est très contagieuse. Vous pouvez éviter de la transmettre et de l’attraper en adoptant des mesures d’hygiène simples, comme vous laver les mains.

Symptômes

Les principaux symptômes de la gastro-entérite sont les suivants :
  • diarrhée;
  • crampes abdominales;
  • nausées;
  • vomissements.
D’autres symptômes peuvent aussi parfois apparaître :
  • fièvre légère;
  • mal de tête;
  • douleurs musculaires.
Les symptômes de la gastro-entérite durent habituellement de 24 à 72 heures. Une personne atteinte de gastro-entérite est contagieuse dès l’apparition des symptômes et elle peut le demeurer jusqu’à 2 semaines après leur disparition.
Si vous avez les symptômes de la gastro-entérite, il est important que vous restiez à la maison pour vous soigner et éviter de transmettre la maladie à d’autres personnes.

Quand consulter

La gastro-entérite n’est généralement pas grave. La plupart des personnes se soignent à la maison et guérissent d’elles-mêmes, sans prendre de médicaments. Dans certaines situations, cependant, il faut consulter un médecin.

Consultez un médecin le jour même

Vous devez consulter un médecin le jour même si vous-même ou votre enfant êtes dans l’une des situations suivantes :
  • vous arrivez d’un voyage à l’étranger et vous avez de la diarrhée qui dure depuis plus de 72 heures;
  • vous avez de la diarrhée qui dure depuis plus de 5 jours, sans amélioration;
  • vous avez de la diarrhée et de la fièvre (plus de 38 ºC ou de 100,4 ºF); 
  • vous avez des vomissements depuis plus de 24 heures, sans amélioration.

Allez immédiatement à l’urgence

Vous devez vous rendre immédiatement à l’urgence si vous-même ou votre enfant êtes dans l’une des situations suivantes :
  • vous avez du sang dans vos selles ou vos selles sont noires;
  • vous avez de la diarrhée avec une forte douleur abdominale;
  • vous avez de la diarrhée, une forte soif, vous n’avez pas uriné depuis plus de 12 heures et vous êtes incapable de boire ou de garder les liquides que vous avez bus;
  • il y a des selles ou du sang (de couleur rouge ou ayant l’apparence du café moulu) dans vos vomissements;
  • votre état général se détériore (somnolence, irritabilité, confusion).

Traitements

Se réhydrater et bien s’alimenter sont les deux principales façons de traiter la gastro-entérite. Pour en savoir plus, consultez les pages Se réhydrater pendant une gastro-entérite.

S'alimenter pendant une gastro

Pendant une gastro-entérite, il est important de vous alimenter le plus normalement possible. En effet, le fait de manger aide la paroi de l’intestin à guérir rapidement et permet au corps de reprendre des forces. Au contraire, ne pas manger prolonge la diarrhée.

Vous pouvez commencer par prendre de petites quantités d’aliments. Par la suite, augmentez graduellement les quantités, selon votre appétit et l’amélioration de votre état.
Aliments à privilégier
  • les pâtes alimentaires;
  • le riz;
  • les viandes maigres;
  • le poisson cuit avec peu de matières grasses;
  • les œufs;
  • les légumes cuits;
  • les fruits frais ou en conserve dans leur jus (non sucré);
  • les céréales non sucrées;
  • le pain grillé;
  • le yogourt;
  • le fromage.

Aliments et boissons à éviter

  • les jus de fruits qui contiennent beaucoup de sucre et les boissons aux fruits;
  • les boissons pour sportifs de type Gatorade;
  • les boissons gazeuses, même dégazéifiées;
  • les boissons contenant de la caféine;
  • les bouillons et soupes en sachet ou en conserve;
  • les aliments frits ou très gras (croustilles, pommes de terre frites, charcuteries, pâtisseries);
  • la crème glacée, les sorbets, les sucettes glacées et les gelées (comme le Jell-O);
  • les fruits séchés, les fruits en conserve dans un sirop;
  • les céréales sucrées;
  • les bonbons, le chocolat;
  • les aliments très épicés.

Complications

La principale complication de la gastro-entérite est la déshydratation.
Pour éviter de vous déshydrater, suivez les conseils présentés dans la page Se réhydrater pendant une gastro-entérite.

Personnes qui risquent de présenter des complications

Certaines personnes ont plus de risques de présenter des complications. Ce sont :
  • les enfants de moins de 2 ans;
  • les personnes âgées de 65 ans et plus;
  • les femmes enceintes;
  • les personnes atteintes d’une maladie chronique.
Si vous ou votre enfant faites partie de ces catégories de personnes et que vous présentez les symptômes de la gastro-entérite, appelez Info-Santé 8-1-1. Une infirmière évaluera votre état et vous donnera les recommandations appropriées.

Transmission

La gastro-entérite est une maladie contagieuse. Une personne infectée peut transmettre la maladie tant qu’elle a des symptômes et même jusqu’à 2 semaines après leur disparition.
La gastro-entérite peut se transmettre :
  • en consommant de l’eau ou des aliments contaminés;
  • par contact direct avec des personnes ou des objets contaminés :
    • en touchant une personne infectée (en l’embrassant, par exemple);
    • en ayant les mains contaminées par des microbes contenus dans les selles;
  • par contact indirect avec des personnes ou des objets contaminés :
    • en mangeant des aliments qui ont été contaminés par les manipulations d’une personne infectée;
    • en touchant des surfaces ou des objets qui ont été touchés ou manipulés par une personne infectée (par exemple : poignées de porte, ustensiles, vêtements, jouets);
    • en touchant des surfaces ou des objets contaminés par des selles ou des vomissements;
  • en respirant des gouttelettes projetées dans l’air, par exemple par les vomissements;
  • plus rarement, en respirant des particules microscopiques infectées qui peuvent demeurer en suspension dans l’air ou être présentes dans la poussière.

Protection et prévention

Adoptez des mesures d’hygiène simples

Vous pouvez vous protéger de la gastro-entérite et éviter de la transmettre en adoptant des mesures d’hygiène simples :
  • Lavez-vous souvent les mains :
    • avant, pendant et après la préparation des repas,
    • avant de manger,
    • avant d’allaiter ou de nourrir un enfant,
    • après être allé aux toilettes ou avoir aidé un enfant à y aller,
    • après avoir changé la couche d’un enfant.
  • Désinfectez le siège des toilettes et les surfaces ou les objets qui pourraient être contaminés par des selles ou des vomissements.
Vous trouverez des mesures d’hygiène complémentaires dans la page Prévenir la transmission des virus et des bactéries.

Tiré du Portail Santé Mieux-Être du MSSS

Consultations sans rendez-vous durant les fêtes

Le MSSS a mis en ligne sur le Portail santé mieux-être du gouvernement du Québec un moteur de recherche qui permet de trouver une ressource de première ligne qui offre des consultations médicales sans rendez-vous près de chez soi durant la période des Fêtes (22 décembre 2013 au 4 janvier 2014).
Ce moteur de recherche permet de générer, par région, par code postal ou par géolocalisation, la liste des points de services les plus près qui offrent des consultations sans rendez-vous, qu’il s’agisse de cliniques, de groupes de médecine familiale (GMF) ou de CLSC.
Pour chaque point de services, on indique notamment ses coordonnées, ses heures d’ouverture pendant la période des Fêtes et ses services offerts.
Rappelons aussi que les gens peuvent communiquer avec la ligne Info-Santé 8-1-1.

Tiré de Profession Santé

12 décembre 2013

Principes de base pour le traitement de la dépression chez les moins de 18 ans

Le traitement de la dépression est bien étudié chez la clientèle adulte. Pour les adultes la littérature est plutôt étoffée pour les alternatives au traitement pharmacologique, les durées de traitement cibles, les agents à favoriser, le monitoring à effectuer et plus encore. Toutefois, les études en psychiatrie incluent rarement les enfants, alors les connaissances sur le traitement des troubles psychiatriques en pédiatrie sont souvent un reflet du traitement de l’adulte adapté selon les intuitions ou le faible nombre de données cliniques.

Chez les mineurs, il est important de mentionner que le support parental, les mesures non pharmacologiques sur l’environnement ainsi que l’entourage et le principe de viser les doses minimales efficaces sont primordiaux au succès d’une prise en charge.

Il est reconnu dans la littérature que le traitement à l’aide d’antidépresseurs est à risque d’augmenter le risque de suicide chez les enfants et les adolescents. Cette crainte existe encore aujourd’hui, mais il n’empêche pas le traitement lorsque la thérapie psychologique et les autres approches sont inefficaces. C’est pour ce risque que certains antidépresseurs comme la paroxetine, la venlafaxine ou bien le bupropion seront généralement évités en pédiatrie. L’augmentation du taux de suicide semble s’expliquer par différents mécanismes comme le syndrome d’activation ou l’augmentation de l’énergie qui permettent de passer à l’acte. Le syndrome d’activation se caractérise par une augmentation de l’anxiété, de l’irritabilité, de l’impulsivité, de l’agitation, de l’insomnie et d’autres symptômes semblables au début du traitement avec l’antidépresseur. Il est donc important dans un début de traitement d’aborder ce sujet avec le patient et ses parents de préférences. Le syndrome d’activation pourrait aussi être difficile à distinguer d’un virage maniaque chez un patient bipolaire.

L’association américaine de psychiatrie chez les enfants et adolescents (AACAP) recommande de traiter la dépression majeure lorsqu’un trouble bipolaire a été exclu, avec une monothérapie de préférence, faire un suivi des changements de comportements et diminuer la dose ou arrêter le traitement si activation ou autre changement important chez le patient. Les recommandations du centre de pédopsychiatrie du Québec (CPPQ) au niveau de la thérapie établissent un ordre dans les intentions thérapeutiques. Les ISRS devraient être utilisés en première et seconde ligne (sauf la paroxétine), en troisième ligne on retrouve la venlafaxine, le bupropion, le mirtazapine, le lithium et les antipsychotiques atypiques alors que finalement en dernière intention se retrouve les tricycliques. L’étude TORDIA (Treatment of SSRI-resistant Depression in Adolescent) a établi que la venlafaxine ou un autre ISRS en plus de la thérapie cognitivo comportementale est la meilleure alternative lors d’échec avec un ISRS. Parmi les ISRS, la FDA a approuvé la fluoxétine et l’escitalopram pour le traitement de la dépression majeure chez les adolescents (12 à 17 ans).

Bref, il est possible de comprendre, en intégrant les principes cités plus haut, pourquoi les prescripteurs semblent tendre plus rapidement à utiliser les antipsychotiques dans la population juvénile. Les médecins sont contraints à être prudents avec le choix de l’antidépresseur, alors un succès partiel mérite d’être optimisé avant de changer de traitement. La crise de l’adolescence, le syndrome d’activation ou le potentiel virage maniaque peuvent tous influencer sur l’ajout d’un antipsychotique plutôt que l’essai d’un autre médicament. Cependant, il faut garder en tête que chez la population adulte, la potentialisation avec un antipsychotique est associée avec une augmentation marquée d’effets indésirables et des bénéfices modestes alors une évaluation attentive de chaque situation est de mise avant le début d’une telle association.

Référence:
Psychopharmacologie clinique en pédiatrie, Karine Desharnais, Novembre 2013
Uptodate. Overview of treatment for adolescent depression, consulté le 2013-12-09
Spielmans GI, Berman MI, Linardatos E et coll. Adjunctive Atypical Antipsychotic Treatment for Major Depressive Disorder: A Meta-Analysis of Depression, Quality of Life, and Safety Outcomes. PLOS Medicine 2013;10:e1001403.

Rédigé par M.L. étudiant en pharmacie


01 décembre 2013

Les multiples facettes du Fragmin (daltéparine)

L’héparine non fractionnée a longtemps été la thérapie de choix lorsqu’une anticoagulation rapide et soutenue était désirée. Ce traitement est bien connu, ne requiert aucun ajustement en insuffisance rénale, offre un monitorage accessible (mais obligatoire) et un antidote efficace. Toutefois, il y a aussi plusieurs inconvénients tels que la nécessité d’une perfusion continue, un risque de thrombocytopénie non négligeable, l’impossibilité d’être traité en externe. Les héparines de faible poids moléculaire ont permis de pallier à certains de ces inconvénients. Cependant, il est important de bien utiliser les HFPM puisqu’elles sont moins facilement réversibles, ont une durée d’action plus longue et un suivi de l’efficacité moins accessible en plus de nécessiter un ajustement en présence d’insuffisance rénale. Ce texte résumera les indications, les dosages et l’approche chez les populations particulières pour le Fragmin.

Le Fragmin possède une activité pharmacologique prévisible et linéaire, ce qui permet d’ajuster les doses selon le poids et avoir une efficacité appréciable sans avoir à faire le dosage de l’activité anti-Xa pour s’en assurer.

En thromboprophylaxie, le Fragmin se donne généralement en une injection sous-cutanée de 5000 unités internationales (UI) aux 24h. La dose peut être diminuée à 2500 UI pour les patients à faible risque de thrombose ou augmentée de 33% par 24h lorsque l’indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 40.

Dans le traitement de la thromboembolie veineuse ou de l’embolie pulmonaire, la dose recommandée est de 200 UI/kg/24h divisée en une à deux prises. Selon la monographie, la dose quotidienne maximale est de 18 000 UI, mais des études ont prouvé que le Fragmin était efficace avec une dose de 200UI/kg jusqu’à un poids de 190 kg. Toutefois, certaines sources suggèrent d’utiliser la posologie de 100 UI/kg aux 12h lorsque le poids dépasse 100 kg. Le Fragmin peut ensuite être discontinué lorsque le patient est efficacement anticoagulé par un agent oral.

Dans le traitement de la thromboembolie veineuse ou de l’embolie pulmonaire chez les patients ayant un cancer, l’étude CLOT a démontré que l'HFPM est supérieure au Coumadin pour réduire les récidives. Donc, le traitement doit se poursuivre pour la thromboprophylaxie secondaire durant six mois et la dose de 200 UI/kg/24h doit être diminuée à 150 UI/kg/24 après un mois.

Dans le traitement de l’angine instable et de l’infarctus du myocarde sans onde Q, la dose établie est de 120 UI/kg BID jusqu’à un maximum de 10 000 UI/doses.

En présence d’insuffisance rénale (clairance moins de 30ml par minute) il y a une accumulation avec des doses thérapeutiques, il est alors recommandé de faire un suivi de l’activité anti-Xa et d’ajuster les doses au besoin, aucun ajustement d’emblée n’est suggéré (souvent une diminution arbitraire de 25 % est fait). Lorsqu’utilisé à des doses prophylactiques (5000 UI die) il n’est pas nécessaire d’avoir recours à un suivi accru ou à un dosage de l’activité anti-Xa (mais en général l’héparine sera favorisée).

À propos du dosage de l’anti-Xa. Il doit être fait entre 3 et 4 heures après un minimum de 3 à 4 doses(moment d’activité maximale). Les valeurs visées varient entre 0,5 à 0,7 et 1,0 à 1,2 unité/ml selon la posologie biquotidienne ou uniquotidienne respectivement. Le dosage de l’activité anti-Xa ne permet pas de représenter efficacement l’état d’anticoagulation du patient comme l’est le temps de céphaline activée (TCA) pour l’héparine. C’est pourquoi il n’est généralement pas demandé en milieu hospitalier. Les rares occasions où l’anti-Xa peut être intéressant c’est lorsque le patient se trouve dans les extrêmes de poids (petit ou grand) ou que la clairance du patient est limite, cependant dans ces cas précis, l’héparine est souvent plus sécuritaire.

Références:
1- Uptodate
2- Maladies thromboemboliques veineuses (TEV), Christine Demers, 5 février 2013
3- Vigilance Santé
4-Truven Health Analytics, Micromedex 2.0, 2013, consulté le 2013-11-30


Rédigé par M.L. étudiant en pharmacie