15 janvier 2013

L’utilisation du lithium dans la dépression majeure


Le lithium, habituellement utilisé en monothérapie ou en combinaison pour le traitement de la maladie affective bipolaire, peut être d’une utilité particulière dans la potentialisation des antidépresseurs pour un épisode dépressif majeur. N’ayant pourtant pas d’activité antidépresseur, il peut permettre d’amener la rémission à un patient ayant subi un ou plusieurs échecs consécutifs avec différents antidépresseurs conventionnels en monothérapie, tel qu’un ISRS, un IRSN ou encore le Remeron.

Il est généralement de concensus que l’on devrait essayer deux différents antidépresseurs avant de penser utiliser un potentialisateur comme le lithium. D’autres molécules sont aussi possibles, dont la thyroxine, les antipsychotiques atypiques (Seroquel, Zyprexa, Risperdal) et les psychostimulant (méthylphénidate).

Le lithium doit être utilisé à des doses variant entre 600 et 900mg par jour, et être ajusté en quantité suffisante pour ainsi avoir une lithémie supérieure à 0,5 mEq/L. Plusieurs sources parlent de maintenir la lithémie entre 0,5 et 1,0 mEq/L. Cependant, aucune corrélation n’a été démontrée entre la lithémie et la réponse clinique entre ces valeurs.

Il ne faut toutefois pas oublier qu’une concentration sanguine supérieure à 1,5 mEq/L peut amener des signes de toxicité chez le patient, d’où l’importance de toujours monitorer les lithémies. Il est d’ailleurs important de bien vérifier la fonction rénale avant de l’introduire pour éviter toute accumulation. Plusieurs sources suggères de suivre les concentrations de lithium plus étroitement en début de traitement, soit aux jours 5, 10, 21, puis aux mois 1, 2, 3 et 6, et ensuite aux 6 mois lorsque le patient est stable.

Comme le lithium agit généralement assez rapidement, un suivi peut être fait auprès du patient dans les premières semaines pour en vérifier l’efficacité. S’il y a inefficacité après 4 semaines de traitement, il est recommandé de le changer pour un autre potentialisateur, ou encore par un 2e antidépresseur en combinaison avec le 1er.

Dans le conseil de départ au patient, il est important de lui mentionner de bien surveiller les signes de toxicité au lithium (le premier signe étant généralement des tremblements de faible amplitude) et de bien s’hydrater, sans quoi le lithium pourrait s’accumuler par la chute de sa clairance rénale et devenir toxique.

Il faut aussi rester à l’affût des interactions avec les AINS, les IECA, les ARA et les diurétiques, qui font augmenter la lithémie.

Rédigé par Gabriel Groult, stagiaire

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