16 novembre 2006

Bio-K+ VS C. Difficile

Bon, il y a un certain vent de panique au Québec présentement concernant la bactérie C. Difficile et certains patients vous poseront peut-être des questions sur le Bio-K+ qui a été publicisé comme pouvant aider à lutter contre cette bactérie. À ce sujet, je me suis dit que cet article paru sur passeportsante.net pourrait peut-être vous intéresser. Ça date de 2004, mais aucune nouvelle information n'a été dévoilée depuis ce temps. Je vous laisse vous-même juger de la pertinence des résultats.

Dans le cadre d’une étude menée auprès de patients de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, à Montréal, un probiotique aurait non seulement permis de réduire les diarrhées associées à la prise d’antibiotiques, mais il aurait aussi démontré une « forte tendance » à neutraliser la bactérie Clostridium difficile (C. difficile).

Ces résultats, rendus publics hier, ont été obtenus à l’issue d’une étude qui n’a été publiée dans aucune revue scientifique. Elle a été financée par la compagnie Bio-K+, de Laval, qui commercialise différents produits naturels, dont le CL1285TM qui a fait l’objet de l’étude. Il s’agit d’une formule concentrée de bactéries bénéfiques de type Lactobacillus acidophilus, vendue sous forme de lait ou de soya fermenté.

L’étude à double insu avec placebo a été menée auprès de 84 patients hospitalisés dont 90 % souffraient d’une infection des voies respiratoires supérieures. Tous traités par antibiotiques, les participants ont été sélectionnés entre l’automne 2003 et mai dernier, et séparés aléatoirement en deux groupes : ceux du premier recevaient la formule concentrée du CL1285 TM de façon préventive, tandis qu’on donnait un placebo à ceux du deuxième groupe.

Les résultats indiquent une diminution de 56 % des cas de diarrhée (7 cas de diarrhée sur les 41 patients du groupe traité contre 16 cas sur 43 dans le groupe placebo). Les auteurs de l’étude ont également remarqué une diminution de 20 % du nombre de jours d’hospitalisation (huit jours contre dix).

Plus important encore, le nombre de patients souffrant à la fois de diarrhée et de la bactérie C. difficile aurait été réduit de 86 %, grâce au probiotique. En effet, dans le premier groupe, un seul des sept patients indisposés par la diarrhée était infecté par la bactérie résistante, comparativement à sept participants sur 16 dans le groupe placebo.

Mise à jour du 18 novembre:

Bien que les résultats officiels ne soient toujours pas connus, voici quelques informations tirées de cyberpresse.ca sur l'étude effectuée en 2005 à l'Hôpital LeGardeur:

L'ordonnance permanente de probiotiques permettrait de prévenir l'éclosion de cas d'infection à la bactérie C. difficile, estime le microbiologiste Pierre-Jean Maziade.

Le médecin a mené une expérience couronnée de succès à l'Hôpital Pierre-Le Gardeur de Lachenaie, près de Montréal, qui fera bientôt l'objet d'une publication dans une revue spécialisée.

Près de 5000 patients à qui l'on devait administrer des antibiotiques ont reçu le probiotique entre février et août 2005.

Par la suite, l'incidence des cas sévères par 1000 admissions a chuté de 4,9 cas à 0,3 cas, en baisse de 94 pour cent, alors que l'établissement était aux prises avec la souche virulente de la bactérie, ayant fait 11 victimes à l'hôpital Honoré-Mercier.

[...]

Il reconnaît que le coût élevé du probiotique, à plus de 60 $ par mois, peut constituer un frein à son utilisation chez les personnes à faible revenu. Par contre, le Dr Maziade souhaite que la publication de son étude dans une revue scientifique contribue à la reconnaissance du probiotique comme médicament, dont le coût pourrait être couvert par le régime public.

Le microbiologiste fait remarquer que l'État y trouverait son compte, les cas d'infection à la bactérie C. difficile entraînant des coûts évalués à 8000 $ chacun, parce qu'ils nécessitent des traitements spécifiques et une hospitalisation prolongée.

Selon des précisions de Radio-Canada, l'étude aurait été réalisée sur 6000 patients et les cas totaux d'infection à la C. difficile ont diminué de 74 %, pendant qu'on observait une baisse de 94 % des cas sévères.

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