L'UTILISATION DES COMPRIMÉS D'IODURE DE POTASSIUM EN CAS D'URGENCE À LA CENTRALE NUCLÉAIRE DE GENTILLY-2 VERSUS L'ALLERGIE À L'IODE?
Question venant d'une cliente ayant développé une réaction allergique (rougeur, démangeaison) suite à l'application d'un mélange d'iode et de vaseline au niveau cutanée dans le passé et qui est présentement traitée avec de l'amiodarone.
L'allergie à l'iode est un terme souvent utilisé, mais qui est erroné. En effet, on a l'habitude de caractériser une personne allergique à l'iode suite à une réaction pseudo-allergique aux produits de contraste radiologique (PCR) lors d'une angiographie ou d'une pyélographie (très fréquent), suite à une allergie de contact ou une dermite de contact aux désinfectants à base d'iode (Proviodine®, Betadine®) (très rare) ou encore suite à une réaction suivant l'ingestion de fruits de mer (assez fréquent). Il est aussi à noter que l'allergie aux fruits de mer n'est aucunement relié à l'iode, mais plutôt à une protéine du mollusque ou du crustacé. Ces trois réactions sont différentes et distinctes. Bref, si on présente une de ces trois réactions, cela ne veut pas dire que l'on est plus susceptible de développer les deux autres. Il se peut tout de même qu'une personne ait présenté une réaction à deux de ces produits. Il ne faut toutefois pas oublier que ce sont deux problèmes différents.
Malgré tout, toutes les personnes ayant eu une de ces réactions consomment de la nourriture contenant de l'iode sans développer d'allergie à ces aliments, d'où la possibilité d'avoir une allergie à l'iode pratiquement nulle. De plus, l'iode est un atome essentiel à la vie et les besoins minimaux sont de 50 µg par jour. Il sert surtout au bon fonctionnement de la glande thyroïde.
Donc, une personne ayant été caractérisée comme étant " allergique à l'iode " suite à une des trois situations décrites plus haut pourra prendre les comprimés d'iodure de potassium sans problème. De plus, notre cliente prend de l'amiodarone, médicament contenant de l'iode, sans y être allergique. Raison de plus pour lui dire qu'elle pourra utiliser les comprimés d'iodure de potassium sans danger.
Rédigé par Nathalie Lacerte, pharmacienne
Anciennement publié dans L'Oeil d'Horus
13 février 2007
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