28 septembre 2010

Prix des médicaments : l’art de faire peur aux consommateurs

Et bien, on s'inquiétait pour rien....

Article tiré du site Protégez-vous

Paru le 23 septembre 2010
Par Stéphan Dussault


La baisse du prix des médicaments imposée au printemps en Ontario devait faire chuter les profits de Shoppers Drug Mart. Quatre mois plus tard, ils sont en hausse de plus de 6 %...

En avril, quand la chaîne de pharmacies (Pharmaprix, au Québec) avait appris que le gouvernement ontarien voulait imposer une baisse de 50 % du coût des médicaments génériques pour diminuer les abus, ses dirigeants étaient montés aux barricades.

Ils avaient menacé de réduire les services gratuits dans leurs succursales et de stopper la croissance à 600 pharmacies dans cette province devenue inhospitalière.

« Il faudra voir si cela a encore du sens d’ouvrir des magasins dans ce marché quand il y a des provinces plus propices pour nous », disait à l'époque à La Presse la porte-parole de la compagnie.

Comme le relate le quotidien, le jour de l’annonce des nouvelles mesures du gouvernement ontarien, l’action de Pharmaprix avait perdu 10 % de sa valeur à la Bourse de Toronto.

Plusieurs grands analystes du monde financier ont alors suggéré aux actionnaires de vendre le titre pendant qu’il en était encore temps. De leur côté, les dirigeants des grandes chaînes de pharmacies affirmaient voir dans leur boule de cristal de sévères baisses de profits.

La fin du monde est pour plus tard.

Un gouvernement étant particulièrement sensible aux arguments de nature économique, plusieurs croyaient que l’Ontario ferait marche arrière. Mais Queen’s Park a traversé la tempête en restant sur ses positions.

Or, cinq mois plus tard, on apprend que durant cette période Shoppers Drug Mart a accru ses ventes de 5 %, et ses profits de plus de 6 % ! L’action de la compagnie, elle, frôle aujourd’hui la barre des 40 $, récupérant à peu près tout le terrain perdu depuis la déconfiture du mois d’avril.

La chaîne a également annoncé qu’elle comptait augmenter ses parts de marché et accroître ses profits, son président précisant au passage que les mesures ontariennes n’auront aucun impact à court terme...

Qui a dit que la Bourse était une science imperméable aux émotions ?

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