31 décembre 2013

Petit rappel sur la Gastro!

La gastro-entérite est une inflammation de la paroi de l’estomac et de l’intestin, qui provoque de la diarrhée et des vomissements.
Elle peut être causée par un virus, une bactérie ou un parasite. Le norovirus est le virus qui cause le plus souvent la gastro-entérite chez les adultes. Ce virus circule principalement en automne et en hiver.
La gastro-entérite est très contagieuse. Vous pouvez éviter de la transmettre et de l’attraper en adoptant des mesures d’hygiène simples, comme vous laver les mains.

Symptômes

Les principaux symptômes de la gastro-entérite sont les suivants :
  • diarrhée;
  • crampes abdominales;
  • nausées;
  • vomissements.
D’autres symptômes peuvent aussi parfois apparaître :
  • fièvre légère;
  • mal de tête;
  • douleurs musculaires.
Les symptômes de la gastro-entérite durent habituellement de 24 à 72 heures. Une personne atteinte de gastro-entérite est contagieuse dès l’apparition des symptômes et elle peut le demeurer jusqu’à 2 semaines après leur disparition.
Si vous avez les symptômes de la gastro-entérite, il est important que vous restiez à la maison pour vous soigner et éviter de transmettre la maladie à d’autres personnes.

Quand consulter

La gastro-entérite n’est généralement pas grave. La plupart des personnes se soignent à la maison et guérissent d’elles-mêmes, sans prendre de médicaments. Dans certaines situations, cependant, il faut consulter un médecin.

Consultez un médecin le jour même

Vous devez consulter un médecin le jour même si vous-même ou votre enfant êtes dans l’une des situations suivantes :
  • vous arrivez d’un voyage à l’étranger et vous avez de la diarrhée qui dure depuis plus de 72 heures;
  • vous avez de la diarrhée qui dure depuis plus de 5 jours, sans amélioration;
  • vous avez de la diarrhée et de la fièvre (plus de 38 ºC ou de 100,4 ºF); 
  • vous avez des vomissements depuis plus de 24 heures, sans amélioration.

Allez immédiatement à l’urgence

Vous devez vous rendre immédiatement à l’urgence si vous-même ou votre enfant êtes dans l’une des situations suivantes :
  • vous avez du sang dans vos selles ou vos selles sont noires;
  • vous avez de la diarrhée avec une forte douleur abdominale;
  • vous avez de la diarrhée, une forte soif, vous n’avez pas uriné depuis plus de 12 heures et vous êtes incapable de boire ou de garder les liquides que vous avez bus;
  • il y a des selles ou du sang (de couleur rouge ou ayant l’apparence du café moulu) dans vos vomissements;
  • votre état général se détériore (somnolence, irritabilité, confusion).

Traitements

Se réhydrater et bien s’alimenter sont les deux principales façons de traiter la gastro-entérite. Pour en savoir plus, consultez les pages Se réhydrater pendant une gastro-entérite.

S'alimenter pendant une gastro

Pendant une gastro-entérite, il est important de vous alimenter le plus normalement possible. En effet, le fait de manger aide la paroi de l’intestin à guérir rapidement et permet au corps de reprendre des forces. Au contraire, ne pas manger prolonge la diarrhée.

Vous pouvez commencer par prendre de petites quantités d’aliments. Par la suite, augmentez graduellement les quantités, selon votre appétit et l’amélioration de votre état.
Aliments à privilégier
  • les pâtes alimentaires;
  • le riz;
  • les viandes maigres;
  • le poisson cuit avec peu de matières grasses;
  • les œufs;
  • les légumes cuits;
  • les fruits frais ou en conserve dans leur jus (non sucré);
  • les céréales non sucrées;
  • le pain grillé;
  • le yogourt;
  • le fromage.

Aliments et boissons à éviter

  • les jus de fruits qui contiennent beaucoup de sucre et les boissons aux fruits;
  • les boissons pour sportifs de type Gatorade;
  • les boissons gazeuses, même dégazéifiées;
  • les boissons contenant de la caféine;
  • les bouillons et soupes en sachet ou en conserve;
  • les aliments frits ou très gras (croustilles, pommes de terre frites, charcuteries, pâtisseries);
  • la crème glacée, les sorbets, les sucettes glacées et les gelées (comme le Jell-O);
  • les fruits séchés, les fruits en conserve dans un sirop;
  • les céréales sucrées;
  • les bonbons, le chocolat;
  • les aliments très épicés.

Complications

La principale complication de la gastro-entérite est la déshydratation.
Pour éviter de vous déshydrater, suivez les conseils présentés dans la page Se réhydrater pendant une gastro-entérite.

Personnes qui risquent de présenter des complications

Certaines personnes ont plus de risques de présenter des complications. Ce sont :
  • les enfants de moins de 2 ans;
  • les personnes âgées de 65 ans et plus;
  • les femmes enceintes;
  • les personnes atteintes d’une maladie chronique.
Si vous ou votre enfant faites partie de ces catégories de personnes et que vous présentez les symptômes de la gastro-entérite, appelez Info-Santé 8-1-1. Une infirmière évaluera votre état et vous donnera les recommandations appropriées.

Transmission

La gastro-entérite est une maladie contagieuse. Une personne infectée peut transmettre la maladie tant qu’elle a des symptômes et même jusqu’à 2 semaines après leur disparition.
La gastro-entérite peut se transmettre :
  • en consommant de l’eau ou des aliments contaminés;
  • par contact direct avec des personnes ou des objets contaminés :
    • en touchant une personne infectée (en l’embrassant, par exemple);
    • en ayant les mains contaminées par des microbes contenus dans les selles;
  • par contact indirect avec des personnes ou des objets contaminés :
    • en mangeant des aliments qui ont été contaminés par les manipulations d’une personne infectée;
    • en touchant des surfaces ou des objets qui ont été touchés ou manipulés par une personne infectée (par exemple : poignées de porte, ustensiles, vêtements, jouets);
    • en touchant des surfaces ou des objets contaminés par des selles ou des vomissements;
  • en respirant des gouttelettes projetées dans l’air, par exemple par les vomissements;
  • plus rarement, en respirant des particules microscopiques infectées qui peuvent demeurer en suspension dans l’air ou être présentes dans la poussière.

Protection et prévention

Adoptez des mesures d’hygiène simples

Vous pouvez vous protéger de la gastro-entérite et éviter de la transmettre en adoptant des mesures d’hygiène simples :
  • Lavez-vous souvent les mains :
    • avant, pendant et après la préparation des repas,
    • avant de manger,
    • avant d’allaiter ou de nourrir un enfant,
    • après être allé aux toilettes ou avoir aidé un enfant à y aller,
    • après avoir changé la couche d’un enfant.
  • Désinfectez le siège des toilettes et les surfaces ou les objets qui pourraient être contaminés par des selles ou des vomissements.
Vous trouverez des mesures d’hygiène complémentaires dans la page Prévenir la transmission des virus et des bactéries.

Tiré du Portail Santé Mieux-Être du MSSS

Consultations sans rendez-vous durant les fêtes

Le MSSS a mis en ligne sur le Portail santé mieux-être du gouvernement du Québec un moteur de recherche qui permet de trouver une ressource de première ligne qui offre des consultations médicales sans rendez-vous près de chez soi durant la période des Fêtes (22 décembre 2013 au 4 janvier 2014).
Ce moteur de recherche permet de générer, par région, par code postal ou par géolocalisation, la liste des points de services les plus près qui offrent des consultations sans rendez-vous, qu’il s’agisse de cliniques, de groupes de médecine familiale (GMF) ou de CLSC.
Pour chaque point de services, on indique notamment ses coordonnées, ses heures d’ouverture pendant la période des Fêtes et ses services offerts.
Rappelons aussi que les gens peuvent communiquer avec la ligne Info-Santé 8-1-1.

Tiré de Profession Santé

12 décembre 2013

Principes de base pour le traitement de la dépression chez les moins de 18 ans

Le traitement de la dépression est bien étudié chez la clientèle adulte. Pour les adultes la littérature est plutôt étoffée pour les alternatives au traitement pharmacologique, les durées de traitement cibles, les agents à favoriser, le monitoring à effectuer et plus encore. Toutefois, les études en psychiatrie incluent rarement les enfants, alors les connaissances sur le traitement des troubles psychiatriques en pédiatrie sont souvent un reflet du traitement de l’adulte adapté selon les intuitions ou le faible nombre de données cliniques.

Chez les mineurs, il est important de mentionner que le support parental, les mesures non pharmacologiques sur l’environnement ainsi que l’entourage et le principe de viser les doses minimales efficaces sont primordiaux au succès d’une prise en charge.

Il est reconnu dans la littérature que le traitement à l’aide d’antidépresseurs est à risque d’augmenter le risque de suicide chez les enfants et les adolescents. Cette crainte existe encore aujourd’hui, mais il n’empêche pas le traitement lorsque la thérapie psychologique et les autres approches sont inefficaces. C’est pour ce risque que certains antidépresseurs comme la paroxetine, la venlafaxine ou bien le bupropion seront généralement évités en pédiatrie. L’augmentation du taux de suicide semble s’expliquer par différents mécanismes comme le syndrome d’activation ou l’augmentation de l’énergie qui permettent de passer à l’acte. Le syndrome d’activation se caractérise par une augmentation de l’anxiété, de l’irritabilité, de l’impulsivité, de l’agitation, de l’insomnie et d’autres symptômes semblables au début du traitement avec l’antidépresseur. Il est donc important dans un début de traitement d’aborder ce sujet avec le patient et ses parents de préférences. Le syndrome d’activation pourrait aussi être difficile à distinguer d’un virage maniaque chez un patient bipolaire.

L’association américaine de psychiatrie chez les enfants et adolescents (AACAP) recommande de traiter la dépression majeure lorsqu’un trouble bipolaire a été exclu, avec une monothérapie de préférence, faire un suivi des changements de comportements et diminuer la dose ou arrêter le traitement si activation ou autre changement important chez le patient. Les recommandations du centre de pédopsychiatrie du Québec (CPPQ) au niveau de la thérapie établissent un ordre dans les intentions thérapeutiques. Les ISRS devraient être utilisés en première et seconde ligne (sauf la paroxétine), en troisième ligne on retrouve la venlafaxine, le bupropion, le mirtazapine, le lithium et les antipsychotiques atypiques alors que finalement en dernière intention se retrouve les tricycliques. L’étude TORDIA (Treatment of SSRI-resistant Depression in Adolescent) a établi que la venlafaxine ou un autre ISRS en plus de la thérapie cognitivo comportementale est la meilleure alternative lors d’échec avec un ISRS. Parmi les ISRS, la FDA a approuvé la fluoxétine et l’escitalopram pour le traitement de la dépression majeure chez les adolescents (12 à 17 ans).

Bref, il est possible de comprendre, en intégrant les principes cités plus haut, pourquoi les prescripteurs semblent tendre plus rapidement à utiliser les antipsychotiques dans la population juvénile. Les médecins sont contraints à être prudents avec le choix de l’antidépresseur, alors un succès partiel mérite d’être optimisé avant de changer de traitement. La crise de l’adolescence, le syndrome d’activation ou le potentiel virage maniaque peuvent tous influencer sur l’ajout d’un antipsychotique plutôt que l’essai d’un autre médicament. Cependant, il faut garder en tête que chez la population adulte, la potentialisation avec un antipsychotique est associée avec une augmentation marquée d’effets indésirables et des bénéfices modestes alors une évaluation attentive de chaque situation est de mise avant le début d’une telle association.

Référence:
Psychopharmacologie clinique en pédiatrie, Karine Desharnais, Novembre 2013
Uptodate. Overview of treatment for adolescent depression, consulté le 2013-12-09
Spielmans GI, Berman MI, Linardatos E et coll. Adjunctive Atypical Antipsychotic Treatment for Major Depressive Disorder: A Meta-Analysis of Depression, Quality of Life, and Safety Outcomes. PLOS Medicine 2013;10:e1001403.

Rédigé par M.L. étudiant en pharmacie


01 décembre 2013

Les multiples facettes du Fragmin (daltéparine)

L’héparine non fractionnée a longtemps été la thérapie de choix lorsqu’une anticoagulation rapide et soutenue était désirée. Ce traitement est bien connu, ne requiert aucun ajustement en insuffisance rénale, offre un monitorage accessible (mais obligatoire) et un antidote efficace. Toutefois, il y a aussi plusieurs inconvénients tels que la nécessité d’une perfusion continue, un risque de thrombocytopénie non négligeable, l’impossibilité d’être traité en externe. Les héparines de faible poids moléculaire ont permis de pallier à certains de ces inconvénients. Cependant, il est important de bien utiliser les HFPM puisqu’elles sont moins facilement réversibles, ont une durée d’action plus longue et un suivi de l’efficacité moins accessible en plus de nécessiter un ajustement en présence d’insuffisance rénale. Ce texte résumera les indications, les dosages et l’approche chez les populations particulières pour le Fragmin.

Le Fragmin possède une activité pharmacologique prévisible et linéaire, ce qui permet d’ajuster les doses selon le poids et avoir une efficacité appréciable sans avoir à faire le dosage de l’activité anti-Xa pour s’en assurer.

En thromboprophylaxie, le Fragmin se donne généralement en une injection sous-cutanée de 5000 unités internationales (UI) aux 24h. La dose peut être diminuée à 2500 UI pour les patients à faible risque de thrombose ou augmentée de 33% par 24h lorsque l’indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 40.

Dans le traitement de la thromboembolie veineuse ou de l’embolie pulmonaire, la dose recommandée est de 200 UI/kg/24h divisée en une à deux prises. Selon la monographie, la dose quotidienne maximale est de 18 000 UI, mais des études ont prouvé que le Fragmin était efficace avec une dose de 200UI/kg jusqu’à un poids de 190 kg. Toutefois, certaines sources suggèrent d’utiliser la posologie de 100 UI/kg aux 12h lorsque le poids dépasse 100 kg. Le Fragmin peut ensuite être discontinué lorsque le patient est efficacement anticoagulé par un agent oral.

Dans le traitement de la thromboembolie veineuse ou de l’embolie pulmonaire chez les patients ayant un cancer, l’étude CLOT a démontré que l'HFPM est supérieure au Coumadin pour réduire les récidives. Donc, le traitement doit se poursuivre pour la thromboprophylaxie secondaire durant six mois et la dose de 200 UI/kg/24h doit être diminuée à 150 UI/kg/24 après un mois.

Dans le traitement de l’angine instable et de l’infarctus du myocarde sans onde Q, la dose établie est de 120 UI/kg BID jusqu’à un maximum de 10 000 UI/doses.

En présence d’insuffisance rénale (clairance moins de 30ml par minute) il y a une accumulation avec des doses thérapeutiques, il est alors recommandé de faire un suivi de l’activité anti-Xa et d’ajuster les doses au besoin, aucun ajustement d’emblée n’est suggéré (souvent une diminution arbitraire de 25 % est fait). Lorsqu’utilisé à des doses prophylactiques (5000 UI die) il n’est pas nécessaire d’avoir recours à un suivi accru ou à un dosage de l’activité anti-Xa (mais en général l’héparine sera favorisée).

À propos du dosage de l’anti-Xa. Il doit être fait entre 3 et 4 heures après un minimum de 3 à 4 doses(moment d’activité maximale). Les valeurs visées varient entre 0,5 à 0,7 et 1,0 à 1,2 unité/ml selon la posologie biquotidienne ou uniquotidienne respectivement. Le dosage de l’activité anti-Xa ne permet pas de représenter efficacement l’état d’anticoagulation du patient comme l’est le temps de céphaline activée (TCA) pour l’héparine. C’est pourquoi il n’est généralement pas demandé en milieu hospitalier. Les rares occasions où l’anti-Xa peut être intéressant c’est lorsque le patient se trouve dans les extrêmes de poids (petit ou grand) ou que la clairance du patient est limite, cependant dans ces cas précis, l’héparine est souvent plus sécuritaire.

Références:
1- Uptodate
2- Maladies thromboemboliques veineuses (TEV), Christine Demers, 5 février 2013
3- Vigilance Santé
4-Truven Health Analytics, Micromedex 2.0, 2013, consulté le 2013-11-30


Rédigé par M.L. étudiant en pharmacie

29 novembre 2013

Prise en charge de l’hypokaliémie

Les électrolytes sont des constituants essentiels aux fonctions de l’organisme. Leur rôle est d’assurer un équilibre de la pression osmotique cellulaire, la conduction nerveuse, la contraction musculaire, la conduction cardiaque, etc. Un équilibre de charge positive et négative ainsi que des concentrations des électrolytes est essentiel à notre fonctionnement optimal. Les hyponatrémies et les hypokaliémies sont des désordres que l’on retrouve fréquemment chez les personnes avec une fonction rénale altérée par une maladie, par la médication ou chez les gens ayant un apport insuffisant jumelé avec des pertes excessives. Il est important de corriger les déficits en électrolytes pour éviter les complications allant de simple chute de pression à des arythmies malignes potentiellement mortelles. Ce texte résumera les principaux principes de prise en charge de l’hypokaliémie.

Il existe principalement deux grandes façons de refaire les réserves de potassium sérique (normal = 3,5 à 5,0 mmol/L) chez une personne présentant une hypokaliémie, soit l’utilisation de potassium pour refaire les réserves ou l’utilisation d’un agent qui vont limiter l’excrétion de potassium par le rein. Afin d’utiliser la meilleure méthode pour le patient, il est primordial d’identifier la cause de l’hypokaliémie, car la réponse au traitement peut varier dépendamment de la cause sous-jacente. L’hypokaliémie légère à modéré (entre 3,0 à 3,4 mmol/L) est souvent asymptomatique alors que l’hypokaliémie sévère (moins de 3,0 mmol/L) s’accompagne de faiblesses musculaires et d’arythmies, un suivi étroit de l’ECG est recommandé.

En premier lieu, lorsque la cause de l’hypokaliémie est un déficit par perte (ex: vomissements, diarrhées, etc.) le traitement de base est la supplémentation. Il est souvent recommandé du supplémenter par la voie per os lorsque le déficit est léger à modéré et d’utiliser la voie intraveineuse lorsque l’hypokaliémie est plus sévère. Il existe différents sels de potassium qui peuvent être utilisés, le chlorure étant le plus fréquent, il est possible de prendre du bicarbonate lorsque le patient présente une acidose métabolique ou le phosphate lors d’hypophosphatémie conjointe à l’hypokaliémie. Si le potassium sérique est très bas, il est recommandé de suspendre les agents pouvant provoquer son élimination pour rétablir plus rapidement la kaliémie du patient. Lorsqu’un patient reçoit une supplémentation de potassium sur une base régulière, il est recommandé de faire le suivi de la kaliémie aux 3 à 4 mois lorsque la dose et le patient sont stables.

En second lieu, lorsque l’hypokaliémie est causée par une augmentation de la sécrétion (ex: diurétique, hyperaldostéronisme, etc.) il est possible d’essayer de supplémenter. Par contre, la majorité du temps, le corps atteint un équilibre entre l’excrétion et l’absorption et lorsqu’on supplémente, l’équilibre va changer et le corps va excréter plus de potassium rendant ainsi la supplémentation inutile. Dans ce cas, il est plus efficace d’ajouter un agent dit "épargneur de potassium" qui va permettre de réduire l’excrétion rénale de potassium et retrouver une kaliémie à l’équilibre. Les différents agents sont: les IECAs, les ARAs, le triamtérène (Dyazide), l'amiloride (Moduret) et la spironolactone (Aldactone). L’amiloride et le triamtérène sont à favoriser en premier choix vu une meilleure tolérance et un coût plus faible de la thérapie. Avant d’initier ces agents, il est important de s’assurer que la clairance rénale est adéquate et faire le suivi de la fonction rénale et des ions du patient. Le suivi doit être effectué à l’initiation, une semaine et un mois après puis de façon régulière aux quelques mois. Le poids du patient peut être un marqueur intéressant pour un pharmacien d’officine pour évaluer l’état d’hydratation ou de la fonction rénale chez un patient à risque.

Bref, l’hypokaliémie est un désordre électrolytique qui peut être asymptomatique si léger, mais aussi très grave si sévère (rhabdomyolyse, arythmies,etc.) qui doit être pris en charge de façon adéquate. Pour un pharmacien d’officine, il est à peu près impossible d'identifier le problème, mais il est possible de contribuer au traitement en identifiant les causes médicamenteuses possibles et jugeant de leur pertinence dans le traitement du patient. Il existe une troisième cause d’hypokaliémie qui est plutôt reliée au milieu hospitalier, c’est la redistribution du potassium à l’intérieur des cellules qui est souvent provoquée par différents agents, l’insuline en perfusion et une activité bêta adrénergique accrue (nébulisation de bronchodilatateur, utilisation d’épinéphrine, stress intense,etc.) Ces causes sont souvent temporaires et la supplémentation doit être faite de façon prudente pour éviter une hyperkaliémie lors de la correction.


Références:
1- Uptodate. Clinical manifestations and treatment of hypokalemia, consulté le 2013-11-29
2- Gennari FJ. Hypokaliemia. N Engl J Med, 1998; 339: 451-8
3- Cohn JN, Kowey PR, Whelton PK et coll. New Guidlines for Potassium Replacement in Clinical Practice. Arch Intern Med. 2000; 160: 2429-36
4-Truven Health Analytics, Micromedex 2.0, 2013, consulté le 2013-11-29



Rédigé par M.L. étudiant en pharmacie

17 novembre 2013

à propos du SEEBRI


Seebri Breezhaler (bromure de glycopyrronium) 50mcg/capsule

 
Le Seebri Breezhaler (bromure glycopyrronium) est un anticholinergique à longue durée d’action (ACLA) ayant un effet bronchodilatateur.  Il est approuvé pour le traitement d’entretien uniquotidien à long-terme des patients atteints de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), donc la bronchite chronique et l’emphysème. 

L’efficacité et l’innocuité du Seebri a été établie dans l’étude GLOW2 (Efficacity and safety of NVA237 versus placebo and tiotropium in patients with chronic obstructive pulmonary disease).  Sur le plan de la capacité pulmonaire, les patients recevant le Seebri ont vu une amélioration de leur capacité fonctionnelle pulmonaire et de la tolérance à l’effort ainsi qu’une diminution de l’essoufflement, du recours aux pompes de secours et des exacerbations, comparativement à ceux ayant reçu le placebo.  L’étude établit également que le Seebri Breezhaler est non-inférieur au Spiriva HandiHaler (bromure de tiotropium) et qu’il a le même profil de tolérance que celui-ci, la sècheresse buccale étant l’effet indésirable le plus fréquent (3%). L’étude GLOW2 n’a pas la puissance statistique pour démontrer la supériorité du Seebri face au Spiriva toutefois, le Seebri a un début d’action plus rapide (5min comparativement à moins de 30 min pour le Spiriva).

 
En ce qui concerne les dispositifs d’administration, le Breezhaler requiert un débit inspiratoire de 30L/min alors que le HandiHaler nécessite un débit inspiratoire de 20L/min.  Une différence est également observable dans le coût du médicament, soit 2,18$/capsule de Spiriva versus 1,84$/capsule de Seebri.

 
S’appuyant donc sur le fait que le Seebri est supérieur au placebo et non-inférieur au Spiriva, mais surtout parce que le budget de la RAMQ pourrait bénéficier d’économies de 2,7M$ durant les trois prochaines années,  l’INESSS a recommandé le 3 juin dernier l’inscription du Seebri à la Liste de médicaments.

 
Références :

Kerwin E, Hébert J, Gallagher N, et coll.  Efficacity and safety of NVA237 versus placebo and tiotropium in patients with COPD : the GLOW2 study.  Eur Repir J 2012 ; 40 : 1106-1114

 
e-CPS :

·                    Monographie du Seebri Breezhaler

·                    Monographie du Spiriva HandiHaler

 
INESSS (3 juin 2013). « Avis au ministre sur Seebri Breezhaler ». [en ligne] http://www.inesss.qc.ca/index.php?id=42#jfmulticontent_c767-2 (page consultée le 10 nov 2013)

 
Rédigé par Audrey Blais, stagiaire

07 novembre 2013

Charbon activé dans le traitement des gaz intestinaux

La production de gaz intestinaux peut résulter de différents mécanismes : par l’ingestion d’air (aérophagie), par la production intraluminale de gaz suite à la malabsorption de lactose par exemple ou encore, par la diffusion de gaz depuis le sang.

Les problèmes de gaz intestinaux peuvent prendre différentes formes d’un patient à l’autre :

Causes les plus fréquentes
Traitements
Éructations :
Communément appelés rots, ceux-ci sont dû à un passage rétrograde des gaz gastriques à la bouche.
Techniques pour diminuer l’aérophagie : éviter le tabac, les bonbons durs, la gomme à mâcher, manger plus lentement
Flatulence :
Production intraluminale de gaz par fermentation bactérienne.
Aérophagie.
Le volume total de gaz produit est de 500-1500mL/jr et varie de 10 à 20 flatulences/jr chez une personne en santé.
Diminuer la prise d’aliments faiblement absorbés ou digérés tels que le lactose, fructose, l’amidon, légumineuses.
Siméthicone (Ovol)
Charbon activé
Beano
Lactaid
Météorisme :

Communément appelé ballonnement, fait référence à la sensation de plénitude abdominale. Bien que cette sensation soit souvent attribuée par les patients à un excès de gaz intestinaux, aucune relation en ce sens n’a été démontrée.
Flore intestinale altérée?
Malabsorption?
Antibiotiques diminuant la flore intestinale : associés à une diminution des sx chez 48% des patients (Néomycine, Ciprofloxacine, Doxycycline, Métronidazole)
Probiotique Lactobacillus plantarum
Métoclopramide
Siméthicone
Charbon activé



L’utilisation du charbon activé dans le traitement des gaz intestinaux malodorants est controversée et n’est pas approuvée officiellement par Santé Canada étant donné son efficacité limitée. Son utilisation requiert quelques précautions :
  • Posologie : 500mg en capsule après les repas
(*à noter que les capsules ne devraient pas être utilisées dans le traitement des empoisonnements)
  • Interactions : avec la majorité des médicaments par chélation dans le tractus GI, ce qui nécessite d’espacer de plusieurs heures la prise de chacun.
    • Acarbose, Acétylcystéine, AAS, Carbamazépine, Ciprofloxacine, Digoxine, Furosemide, Leflunomide, Nortriptyline, Olanzapine, Paroxétine, Phénytoïne, Ursodiol
  • Effets indésirables : Vomissements, selles noires, augmentation du risque d’aspiration



Références :
CPS, Monographie du charbon activé
Fink and Lembo. Intestinal Gas. Curr Treat Options Gastroenterol 2001;4(4):333-7
**Article référencé par le CPS dans les emplois non approuvés par Santé Canada
UpToDate, Intestinal gas and bloating, consulté le 4/11/2013
VigilanceRx

Rédigé par Audrey Blais, stagiaire


01 novembre 2013

Interaction majeure Dabigatran (Pradaxa) et inducteurs de la Pgp-ABCB1

Le Dabigatran est fortement excrété par la P-glycoprotéine (P-gp). Parmi les inducteurs forts de la P-gp, on retrouve notamment la Phénytoine, la Carbamazépine. la Rifampicine et le Phénobarbital.

L’administration concomitante de Dabigatran et d’inducteurs de la P-gp n’est pas recommandée puisqu’elle peut être associée à une diminution significative des concentrations sériques de Dabigatran et ainsi à une diminution de son action anticoagulante : en combinaison avec la Rifampicine, une diminution de 66% de l’AUC du Dabigatran a été observée. Par ailleurs, un cas a récemment été rapporté à l’HEJ où suite à une cardioversion, le patient a fait un caillot et un AVC, il recevait de la Phénytoine avec le Dabigatran et il n’était donc pas anticoagulé de manière optimale.

Connaître cette interaction et être attentif à la présence de ces combinaisons dans les dossiers des patients est d’autant plus importante que pour le moment, Vigilance ne signale pas cette interaction comme étant majeure.

Références :
Drug Information Handbook 21ème édition
Lexicomp

E-CPS  

Rédigé par Audrey Blais, stagiaire

23 octobre 2013

Crise hypertensive non urgente

Une élévation de la pression artérielle de courte durée sans signe de menace pour le système cardiovasculaire et le système nerveux central ne constitue par une urgence hypertensive. La PAS
peut varier de façon importante chez la personne âgée. Souvent, les barorécepteurs sont moins sensibles et les gros vaisseaux sont de plus en plus rigides ce qui fait en sorte que lorsque le système nerveux central est stimulé (douleurs, anxiété etc..), que le rythme cardiaque augmente et que le débit sanguin augmente également, la pression artérielle systolique peut augmenter de plus de 20 mmHg.

Rien ne prouve qu’une réduction rapide de la pression artérielle puisse être bénéfique aux patients qui présentent une élévation asymptomatique, de courte durée de la pression artérielle. Les risques d’ischémie cérébrale ou cardiaque associée à une diminution subite de la pression artérielle sont toujours présents. Cependant, si un patient présente des symptômes entre autre, des céphalées douloureuses, un traitement pharmacologique est nécessaire.

Selon les lignes directrices du guide thérapeutique d’hypertension, la clonidine serait l’alternative à envisager.

LE CATAPRES
La clonidine stimule les récepteurs α2 du système nerveux sympathique. Ces récepteurs ont un effet de rétrocontrôle négatif présynaptique induisant une diminution de la sécrétion d'adrénaline et de noradrénaline dans la fente synaptique. L’une des actions les plus visibles de la clonidine est de déprimer les noyaux vasomoteurs dans le tronc cérébral ce qui diminue la réactivité sympathique. La clonidine induit donc de la bradycardie et de l’hypotension. La clonidine est le médicament ayant le plus de recul quant au traitement des crises hypertensives urgentes ou non.

Clonidine à une dose de départ de 0.1 à 0.2 mg suivi d’une dose de 0.1 mg à chaque heure si nécessaire pour un maximum de 0.7 mg lors des crises (PAS  > 165 mmHg).

Si la hausse de la pression artérielle est exacerbée par le stress, explorer avec le patient les moyens lui permettant de se détendre. Envisager la prise de benzodiazépines si besoin.

Référence: guide thérapeutique d'hypertension 3e édition, Up to date
Rédigé par Bianna Falardeau, stagiaire

22 octobre 2013

Rappel sur le pied d'athlète

PARMI LES SOLUTIONS POSSIBLES DE MÉDICAMENTS EN VENTE LIBRE (ANNEXE 3), IL Y A : 

CanestenMD 1 application bid matin et soir pour 2 à 4 semaines : Le clotrimazole agit en par inhibition de la synthèse de l’ergostérol nécessaire à la formation de la membrane de la cellule fongique. Le clotrimazole possède aussi une activité contre les grams positifs ce qui peut s’avérer utile en cas de surinfection. C’est un dérivé azolé qui a peu d’effets indésirables bien qu’il puisse tout de même causer des rougeurs, des picotements, une sensation de brûlure  du prurit et une irritation locale. Le clotrimazole nécessite une application bid matin et soir sur une peau propre et sèche pour une période de 2 à 4 semaines. De plus, le traitement doit être poursuivi 1 semaine après la guérison puisque le traitement est fongistatique.

MicatinMD 1 application bid matin et soir pour 2 à 4 semaines : Le miconazole possède les mêmes caractéristiques que le clotrimazole. La seule différence qui est non répertoriée dans la littérature mais souvent par les patients qui en font l’essai est qu’il provoque un peu plus d’irritation locale. Cela demeure tout de même une bonne alternative de traitement.

TinactinMD crème 1 application bid pour 2 à 4 semaines : Le tonalftate est un antifongique atypique. Il est fongicide pour les dermatophytes, fongistatique pour le pityriasis versicolor et n’a aucune action contre le candida. Cet antifongique entraîne un soulagement rapide des symptômes. Tout comme les azoles, il nécessite une application bid matin et soir sur une peau propre et sèche et doit être appliquée jusqu’à 1 semaine après la guérison. Mis à part des picotements, du prurit et une légère irritation locale, le tonalftate est généralement très bien toléré. 

Suivi
Normalement, on observe une amélioration des symptômes au bout d’une semaine de traitement, s’il n’y a pas d’amélioration après 4 semaines de traitement, recommander de consulter un médecin. 

Et sur prescription (disponible en vente libre aux États-Unis)

Le Lamisil est un allylamine ayant un effet fongicide pour les dermatophytes mais fongistatique pour le traitement du candida et du pityrosporum. Dans le cas du dermatophyte, la durée de traitement est de 1 à 2 semaines mais de 2 semaines pour le candida et le pityrosporum. Le lamisil procure un soulagement rapide et provoque peu d'effets indésirables ( rougeur au site, picotements, sensation de brûlure, prurit, irritation locale et sécheresse). Le lamisil a un effet réservoir, donc il peut y avoir une amélioration des symptômes de 2 à 4 semaines après la fin du traitement. Il ne faut donc pas conclure trop vite à un échec.     


Rédigé par Bianna Falardeau, stagiaire

Références: Soins pharmaceutiques 1, Université Laval (Ann Brindamour)

21 octobre 2013

How much sleep de we need?


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
The average adult sleeps less than seven hours per night. In today’s fast-paced society, six or seven hours of sleep may sound pretty good. In reality, though, it’s a recipe for chronic sleep deprivation.

While sleep requirements vary slightly from person to person, most healthy adults need between seven and a half to nine hours of sleep per night to function at their best.  And despite the notion that our sleep needs decrease with age, older people still need at least seven and a half to eight hours of sleep. Since older adults often have trouble sleeping this long at night, daytime naps can help fill in the gap.

There is a big difference between the amount of sleep you can get by on and the amount you need to function optimally. Just because you’re able to operate on seven hours of sleep doesn’t mean you wouldn’t feel a lot better and get more done if you spent an extra hour or two in bed. The best way to figure out if you’re meeting your sleep needs is to evaluate how you feel as you go about your day. If you’re logging enough hours, you’ll feel energetic and alert all day long, from the moment you wake up until your regular bedtime.

Think six hours of sleep is enough?

Think again. Researchers at the University of California, San Francisco discovered that some people have a gene that enables them to do well on six hours of sleep a night. This gene, however, is very rare, appearing in less than 3% of the population. For the other 97% of us, six hours doesn’t come close to cutting it.

Signs and symptoms of sleep deprivation and lack of sleep

If you’re getting less than eight hours of sleep each night, chances are you’re sleep deprived. What’s more, you probably have no idea just how much lack of sleep is affecting you.

How is it possible to be sleep deprived without knowing it? Most of the signs of sleep deprivation are much more subtle than falling face first into your dinner plate. Furthermore, if you’ve made a habit of skimping on sleep, you may not even remember what it feels like to be wide-awake, fully alert, and firing on all cylinders. Maybe it feels normal to get sleepy when you’re in a boring meeting, struggling through the afternoon slump, or dozing off after dinner, but the truth is that it’s only “normal” if you’re sleep deprived.

You may be sleep deprived if you...

  • Need an alarm clock in order to wake up on time
  • Rely on the snooze button
  • Have a hard time getting out of bed in the morning
  • Feel sluggish in the afternoon
  • Get sleepy in meetings, lectures, or warm rooms
  • Get drowsy after heavy meals or when driving
  • Need to nap to get through the day
  • Fall asleep while watching TV or relaxing in the evening
  • Feel the need to sleep in on weekends
  • Fall asleep within five minutes of going to bed

The effects of sleep deprivation and chronic lack of sleep

While it may seem like losing sleep isn't such a big deal, sleep deprivation has a wide range of negative effects that go way beyond daytime drowsiness. Lack of sleep affects your judgment, coordination, and reaction times. In fact, sleep deprivation can affect you just as much as being drunk.

The effects include:

  • Fatigue, lethargy, and lack of motivation
  • Moodiness and irritability
  • Reduced creativity and problem-solving skills
  • Inability to cope with stress
  • Reduced immunity; frequent colds and infections
  • Concentration and memory problems
  • Weight gain
  • Impaired motor skills and increased risk of accidents
  • Difficulty making decisions
  • Increased risk of diabetes, heart disease, and other health problems



How sleep deprivation can add to your waistline

Ever noticed how when you’re short on sleep you crave sugary foods that give you a quick energy boost? There’s a good reason for that. Sleep deprivation has a direct link to overeating and weight gain.

There are two hormones in your body that regulate normal feelings of hunger and fullness. Ghrelin stimulates appetite, while leptin sends signals to the brain when you are full. However, when you don’t get the sleep you need, your ghrelin levels go up, stimulating your appetite so you want more food than normal, and your leptin levels go down, meaning you don’t feel satisfied and want to keep eating. So, the more sleep you lose, the more food your body will crave.