21 octobre 2012

Les POUX: nouvelles lignes directrices

Tiré de Profession Santé

Les parents doivent traiter seulement les enfants chez qui ils ont vu des poux lors de l’examen visuel des cheveux (donc de ne pas faire de traitement préventif), et ce, « pour contribuer à réduire la résistance aux pédiculicides et éviter de causer inutilement des effets indésirables aux enfants, même si ces effets indésirables sont mineurs ».
Pour ce qui est des lentes (œufs de poux) seules, on précise qu’un traitement est recommandé uniquement en présence de lentes vivantes situées à moins de 6 mm du cuir chevelu (infestation probable) et de l’une ou plusieurs des situations suivantes :
  • Contact étroit (probabilité de contact tête à tête) avec une personne, de la fratrie ou non, chez qui l’infestation active par des poux de tête a été confirmée;
  • Lentes vivantes le 17e jour après le début d’un traitement (échec);
  • Éclosion de pédiculose dans l’école ou dans le service de garde éducatif fréquenté par la personne chez qui l’infestation est probable;
  • Prurit du cuir chevelu, sans cause apparente connue et d’une durée de plus d’une semaine.

Nouveaux schémas de traitement
Le schéma de traitement a été modifié de façon importante. Auparavant, les parents devaient effectuer deux applications, soit une au jour 0 et l’autre au jour 7.
Les nouvelles lignes directrices recommandent deux schémas de traitement en fonction des modes d’action des produits, soit un pour les produits pédiculicides et ovicides avec deux applications (jours 0 et 9) et un autre pour les produits pédiculicides et peu ou pas ovicides avec trois applications (jours 0, 7, 14).
Les produits nécessitant deux applications sont les suivants : diméthicone 100 cSt 50 % p/p (NYDA), perméthrine 1 % (Kwellada-P, Nix) et pyréthrines et butoxyde de pipéronyle (R & C, Pronto).
Les produits, dont trois applications sont recommandées en raison de leur faible ou nul pouvoir ovicide, sont les suivants  : huiles d’anis étoilé et de noix de coco fractionnée, huile essentielle de cananga odorata (ylang-ylang), l’alcool isopropylique (Zap) et le myristate d’isopropyle et ST-cyclométhicone (Resultz).
« Les parents peuvent acheter le produit de leur choix (composés chimiques/semi-synthétiques ou substances naturelles/extraits biologiques), mais ils doivent respecter son schéma de traitement (deux ou trois applications). Aucune étude ne peut nous dire qu’un produit est plus efficace que l’autre en raison de la résistance qui diffère d’un endroit à un autre. Les produits ont tous été démontrés efficaces pour être approuvés par Santé Canada. »
Autre nouveauté significative, les parents doivent passer le peigne fin plus souvent durant le traitement. « Nous voulons que les parents retirent les poux et les lentes à l’aide d’un peigne fin durant les jours de traitement (0 et 9 ou 0, 7, 14) et entre les jours de traitement (2, 11, 17) ».
Il est disponible uniquement sur le site Web du MSSS.


Tiré du Guide d'intervention

La transmission par des effets personnels (brosse à cheveux, peigne, chapeau, taie d’oreiller, etc.) de l’hôte infesté est probable, mais elle serait moins  fréquente que la transmission de tête à tête. Le risque d’attraper des poux de tête par les tapis,  les meubles ou d’autres surfaces est considéré comme négligeable par plusieurs auteurs
Cependant, d’autres observations et des rapports  donnent à penser que le mode de transmission par des objets inanimés (personnels et autres) pourrait être plus courant que ce qui a été décrit à l’origine. On a observé des lentes viables sur des fibres de tissus, particulièrement sur des vêtements portés par des personnes hautement infectées, la laine et le coton étant les plus favorables à la survie des lentes. On rapporte aussi une transmission des poux sans contact  des  têtes, par l’effleurage des cheveux,  par  l’air d’un séchoir à cheveux ou encore par l’électricité statique (distance maximum de 1 mètre) après le passage d’un peigne. En ce qui concerne les animaux domestiques, ils ne jouent pas un rôle de vecteur dans la transmission de l’infestation. Bref, la transmission probable par contact indirect est maintenant mieux décrite, mais demeure un sujet de controverse, d’incertitude et d’interrogation.


Le principal symptôme associé à la pédiculose est la démangeaison du cuir chevelu. Cependant, en France, une étude a rapporté que les démangeaisons étaient signalées par seulement 14 % des écoliers infestés; en Israël, la proportion atteint 30 %. Dans le cas d’une première infestation, il peut s’écouler de quatre à six semaines avant que les démangeaisons ne soient ressenties tandis que, chez les patients sensibilisés par une infection passée, elles peuvent apparaître plus rapidement. L’intensité des démangeaisons semble augmenter en fonction de la durée de l’infestation et du nombre de poux présents sur la tête. On a aussi rapporté que les démangeaisons sont plus importantes au cours des trois premières heures de sommeil de l’hôte. 

Idéalement, le diagnostic d’une infestation est posé après une inspection visuelle de la têteeffectuée sous une bonne source de lumière et à l’aide d’un peigne fin ainsi que d'une loupe, au besoin. Le peigne fin doit avoir des dents parallèles, dont l’écart ne dépasse pas 0,2 ou 0,3 mm. Une inspection visuelle sans l’usage d’un peigne à pou est difficile et peut engendrer une sous-estimation de la prévalence réelle de l’infestation. Le passage du peigne fin doit être fait de façon systématique, d’un côté à l’autre de la tête. L’usage du peigne fin est quatre fois plus efficace et deux fois plus rapide que l’inspection visuelle seuleLes poux fuient la lumière et se déplacent rapidement (jusqu’à 23 cm par minute). Les experts recommandent d’appliquer du revitalisant sur les cheveux mouillés avant de passer le peigne fin. Le revitalisant pour les cheveux ralentit les poux et peut même aller jusqu’à les rendre inactifs ; ils sont alors plus faciles à trouver et à enlever. Toutefois, les revitalisants sont contre-indiqués si l’on utilise en même temps de la perméthrine, car ils diminuent l’efficacité de ce type de pédiculicide.

La taille des poux adultes peut aller de la grosseur d’une tête d’épingle jusqu’à celle d’une graine de sésame. De plus, il est important de ne pas confondre les lentes vivantes et les lentes mortes ou vides, les pellicules, les cellules épithéliales, les gouttelettes de fixatif capillaire, la poussière ou autres débris. Les lentes sont les plus difficiles à enlever, car elles sont fermement attachées aux cheveux

L'examen des cheveux des enfants doit être fait par les parents, idéalement une fois par semaine, surtout pendant les périodes critiques – soit à l'automne et à l'hiver – et pendant l’été si l’enfant fréquente un camp de vacances.
Si quelqu’un de l'entourage a des poux, un examen quotidien peut être nécessaire. Les experts recommandent d’effectuer cet examen à mains nues et d’appliquer du revitalisant sur les cheveux avant de passer le peigne fin
L’efficacité du peigne fin utilisé pour enlever les poux (adultes et nymphes) et les lentes dépend du design et du matériau de fabrication. Certains experts recommandent les peignes en plastique ABS (acrylonitrile butadiène styrène), car leurs dents sont fortes et flexibles. Un peigne trop flexible, en plastique de moindre qualité, permettra aux poux de 
s’échapper. Quant à la teinte, on préférera les couleurs claires qui contrastent avec celle, légèrement foncée, des poux. Cependant, la caractéristique la plus importante est la distance entre les dents, qui doit se situer entre 0,2 et 0,3 mm, de préférence plus proche de 0,2 mm que de 0,3 mm

(L'utilisation de vinaigre ou de revitalisant pour les cheveux après l’utilisation d’un produit contenant de la perméthrine peut causer l'échec du traitement.)


Traitement:
À chaque application de produit, le peigne fin doit être utilisé afin d’enlever tout pou, toute nymphe et toute lente visible. L’examen visuel des cheveux mouillés, sur lesquels on a appliqué du revitalisant (sauf si l’on utilise de la perméthrine, parce que le revitalisant pourrait diminuer l’efficacité), et l’utilisation d’un peigne fin devront être faits aux jours 2, 11 et 17 après le début du traitement. 
Le 17 jour après le début du traitement, vérifier le succès (ni pou, ni nymphe, ni lente vivants ne sont retrouvés) ou l’échec de la thérapie (présence de poux, de nymphes ou de lentes vivants). En cas d’échec, il faut en déterminer les causes probables, apporter les correctifs appropriés et consulter un professionnel de la santé, s’il y a lieu.
Si  l’on soupçonne  une résistance au pédiculicide utilisé, il faut consulter un professionnel de la santé. À la suite d’une évaluation du cas (condition clinique du cuir chevelu, acceptabilité  des nouveaux traitements, nombre de pédiculicides déjà utilisés), le professionnel de la santé pourra recommander :  d’entreprendre un nouveau traitement avec un produit de composition différente en suivant le schéma qui correspond à celui-ci OU de procéder au traitement mécanique (peigne fin sur des cheveux mouillés), tous les 3-4 jours, jusqu’à ce que trois séances de suite soient négatives (absence de poux, de nymphes et de lentes vivants). 
En général, la décision de recourir à des traitements répétés (plus de deux cycles complets de traitement) devrait être prise par un professionnel de la santé, car cela pourrait exposer l’enfant à une amplification des effets indésirables. 


Mesures complémentaires
Désinfestation régulière des effets personnels utilisés par les personnes infestées : peignes et brosses à cheveux : laisser tremper ces articles dans un produit contre les poux (non dilué) ou dans l’eau chaude (environ 65 °C, ou 150 °F), pendant 5 à 10 minutes ; chapeaux, casquettes et vêtements : placer ces articles dans la sécheuse, à température élevée, pendant 20 minutes, les faire nettoyer à sec ou les entreposer dans un sac de plastique pendant 10 jours (temps maximal entre la ponte et l’éclosion d’une lente).




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