Tiré de Passeport Santé
Faudrait-il prendre quotidiennement de l’aspirine pour diminuer le risque de cancer ? La question semble se poser suite à la publication de trois nouvelles études menées par l’équipe du Professeur Peter Rothwell.
En 2011, Peter Rothwell et son équipe avaient montré que la prise quotidienne d’aspirine (75 mg) permettait la réduction de la mortalité par cancer à long terme. Les trois nouvelles études ont confirmé ce constat et ont conclu que le bénéfice se faisait également sentir à plus court terme.
La première étude s’est appuyée sur des travaux concernant l’effet d’une consommation d’aspirine sur les évènements cardiovasculaires et sur la mortalité liée au cancer. Les chercheurs ont pu comparer la survie des consommateurs d’aspirine à celle des témoins. Les analyses ont montré que l’aspirine diminuerait le risque de mortalité par cancer de 26%. Lorsque le traitement est maintenu pendant cinq ans, ce chiffre atteindrait même les 37%.
Dans la deuxième étude, les chercheurs se sont intéressés cette fois à la propagation des métastases pendant le cancer. Les résultats semblent sans appel : au cours des six ans et demi de suivi, le risque de cancer avec des métastases à distance serait réduit de 36% et celui des adénocarcinomes de 46%. Parmi les patients atteints d’adénocarcinomes sans métastases au moment du diagnostic, la prise d’aspirine réduirait même le risque de métastases de 70%.
Enfin, la troisième étude révèle que la prise quotidienne d'une faible dose d'aspirine entraînerait une réduction du risque de cancer colorectal de quasiment 40%. Elle serait également associée à une baisse du risque à long terme des cancers de l’œsophage, de l’estomac et du sein.
Des résultats spectaculaires qui enthousiasment les auteurs des trois études : « Ils constituent la première preuve chez l'homme que l'aspirine prévient les métastases à distance des cancers ».
Recommander l’aspirine est prématuré
Il semble néanmoins prématuré de recommander la prise quotidienne d’aspirine en prévention du cancer sur la seule base de ces études, réalisées à partir d’études de prévention cardiovasculaire. Elles n’ont donc pas été conçues par des cancérologues avec tous les critères pertinents pour fournir des résultats en matière de cancérologie.
De plus, l’aspirine entraîne des effets secondaires tels que des saignements majeurs qui peuvent avoir un impact sur la qualité de vie. Il faudra attendre le résultat de nombreuses autres études pour adopter un tel traitement préventif. Malgré tout, il semblerait que l’on se dirige vers la reconnaissance de l'intérêt de l'aspirine dans la prévention des cancers.
23 avril 2012
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