20 juin 2013

Le Proscar(Finastéride) provoque moins d’effets indésirables que l'Avodart(Dutastéride)

Un monsieur se présente pour une nouvelle rx de Viagra. Malheureusement, monsieur prend de l'Imdur. Donc, impossible de combiner les 2! Monsieur m'explique que depuis qu'il prend son "Avodort" , ça dort!
Je voulais donc savoir si de changer l'Avodart pour du Proscar pouvait diminuer les risques de développer des DE et bien sûr tout en gardant la même efficacité! Et la réponse est oui! L'incidence de DE avec le Proscar est moindre qu'avec l'Avodart.

Résumé de deux études.

Gur, Sera, Philip J Kadowitz & Wayne JG Hellstrom. « Effects of 5-alpha reductase inhibitors on erectile function, sexual desire and ejaculation». Informa Healthcare Journal. Volume 12. Janvier 2013: p.81-90. Web

Les dysfonctions sexuelles associées à l’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) sont fréquentes. En effet, 50% des patients atteints de HBP présentent des dysfonctions sexuelles avant même l’introduction des inhibiteurs de la 5-alpha réductase. Ces médicaments peuvent également causer des dysfonctions au niveau sexuel. Les inhibiteurs de la 5-alpha réductase présentement disponibles sont le Finastéride (Proscar) et le Dutastéride (Avodart).

Le Finastéride est principalement un inhibiteur du type 2 de 5AR (Récepteur androgène), le type 1 de 5AR étant convertit beaucoup moins rapidement par ce médicament. Les hommes placés sous ce traitement ont des risques plus élevés de présenter des dysfonctions érectiles, des dysfonctions éjaculatoires ainsi qu’une diminution de la libido comparativement au placebo. Ces effets indésirables étaient majoritairement réversibles lors de l’arrêt du médicament. Lors de l’expérience, le facteur psychologique a également été pris en compte. L’incidence de dysfonction érectile était 9.6% chez les patients qui n’étaient pas informés des risques de dysfonction érectile et de 30.9% chez les patients informés. On peut constater que le facteur psychologique influence de manière importante l’incidence de problèmes au niveau sexuel.

Le Dutastéride, quant a lui, est un inhibiteur du type 1 et du type 2 de 5AR. Théoriquement, l’efficacité du Dutastéride devrait être supérieur étant donné qu'elle inhibe les deux type de 5AR, toutefois en pratique, l'efficacité est équivalente. Les hommes placés sous ce traitement ont des risques plus élevés de présenter des dysfonctions érectiles, des dysfonctions éjaculatoires ainsi qu’une diminution de la libido comparativement au placebo.
Les effets indésirables sexuels provoqués par les deux médicaments peuvent persister après l'arrêt de la médication. En effet, il est à noter que les effets peuvent perdurer jusqu'à au moins 3 mois. Les problèmes au niveau sexuel sont réversibles dans la majorité des cas. Par contre, lors d'utilisation sur de longues périodes, les problèmes peuvent persister malgré l'arrêt.

 Kaplan, S. A., D.E. Chung, R.K. Lee S. Scofield & A.E. Te. « A 5 year retrospective analysis of 5alpha-reductase inhibitors in men with benign prostatic hyperplasia: finasteride has comparable urinary symptom efficacy and prostate volume reduction, but less sexual side effects and breast complications than dutasteride». The International Journal of Clinical Practice. 66. Novembre 2012: p.1052-1055. Web

Cette étude compare l’incidence des effets indésirables au niveau sexuel pour deux médicaments fréquemment utilisés dans le traitement de l’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP), soit le Proscar (Finastéride) et l’Avodart (Dutastéride), qui sont tous deux des inhibiteurs de la 5-alpha réductase (5ARI). Il a été démontré, grâce à l’étude effectuée sur une durée de cinq ans, que l’incidence de dysfonction érectile, de dysfonction éjaculatoire ainsi que la baisse de libido était moindre chez les patients qui sont traités avec le Finastéride que ceux traités avec le Dutastéride.
En effet, l’incidence de dysfonction érectile, de dysfonction éjaculatoire et de diminution de libido étaient significativement plus élevée chez les patients traités avec le Dutastéride (5.1%, 2.4% et 2.7% respectivement) que pour ceux traités avec le Finastéride (2.1%, 1.8%, 1.4% respectivement). Malgré le fait que l’incidence de dysfonctions sexuelles soit moins élevée chez les patients traités avec le Finastéride, les deux médicaments ont une efficacité comparable dans le contrôle à long terme de l’hyperplasie bénigne de la prostate. De plus, les patients qui avaient été traités à prime abord avec le Finastéride et dont le traitement a été changé pour le Dutastéride ont présentés plus de nouvelles apparitions de dysfonction sexuelle que lors du précédent traitement.

Rédigé par Marie-Pier Côté, stagiaire

Aucun commentaire: