Le
lithium, habituellement utilisé en monothérapie ou en combinaison
pour le traitement de la maladie affective bipolaire, peut être
d’une utilité particulière dans la potentialisation des
antidépresseurs pour un épisode dépressif majeur. N’ayant
pourtant pas d’activité antidépresseur, il peut permettre
d’amener la rémission à un patient ayant subi un ou plusieurs
échecs consécutifs avec différents antidépresseurs conventionnels
en monothérapie, tel qu’un ISRS, un IRSN ou encore le Remeron.
Il
est généralement de concensus que l’on devrait essayer deux
différents antidépresseurs avant de penser utiliser un
potentialisateur comme le lithium. D’autres molécules sont aussi
possibles, dont la thyroxine, les antipsychotiques atypiques
(Seroquel, Zyprexa, Risperdal) et les psychostimulant
(méthylphénidate).
Le
lithium doit être utilisé à des doses variant entre 600 et 900mg
par jour, et être ajusté en quantité suffisante pour ainsi avoir
une lithémie supérieure à 0,5 mEq/L. Plusieurs sources parlent de
maintenir la lithémie entre 0,5 et 1,0 mEq/L. Cependant, aucune
corrélation n’a été démontrée entre la lithémie et la réponse
clinique entre ces valeurs.
Il
ne faut toutefois pas oublier qu’une concentration sanguine
supérieure à 1,5 mEq/L peut amener des signes de toxicité chez le
patient, d’où l’importance de toujours monitorer les lithémies.
Il est d’ailleurs important de bien vérifier la fonction rénale
avant de l’introduire pour éviter toute accumulation. Plusieurs
sources suggères de suivre les concentrations de lithium plus
étroitement en début de traitement, soit aux jours 5, 10, 21, puis
aux mois 1, 2, 3 et 6, et ensuite aux 6 mois lorsque le patient est
stable.
Comme
le lithium agit généralement assez rapidement, un suivi peut être
fait auprès du patient dans les premières semaines pour en vérifier
l’efficacité. S’il y a inefficacité après 4 semaines de
traitement, il est recommandé de le changer pour un autre
potentialisateur, ou encore par un 2e antidépresseur en
combinaison avec le 1er.
Dans
le conseil de départ au patient, il est important de lui mentionner
de bien surveiller les signes de toxicité au lithium (le premier
signe étant généralement des tremblements de faible amplitude) et
de bien s’hydrater, sans quoi le lithium pourrait s’accumuler par
la chute de sa clairance rénale et devenir toxique.
Il
faut aussi rester à l’affût des interactions avec les AINS, les
IECA, les ARA et les diurétiques, qui font augmenter la lithémie.
Rédigé par Gabriel Groult, stagiaire
Rédigé par Gabriel Groult, stagiaire
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