15 janvier 2013

Isoniazide 300mg VS tératogénicité


Cas: Une femme ayant pris de l’isoniazide en traitement de la tuberculose récemment (ad fin novembre 2012) veut savoir si elle peut tomber enceinte sans qu’il y ait de danger pour le fœtus.

Après quelques recherches sur UpToDate, il ne semblerait pas y avoir de tératogénicité associé à cette molécule sur des études animale et humaine, c’est-à-dire qu’il n’augmente pas le risque de base de 2-3% de malformation fœtale. Cependant, cela ne veut pas dire que le bébé ne serait pas exposé : la molécule traverse aisément le placenta. En pratique, l’INH est fréquemment utilisé et considéré sécuritaire pour le fœtus. Il va sans dire que le bénéfice à prendre le médicament pour traiter la tuberculose surpasse amplement le risque de transmission de la maladie au fœtus et des complications associées. Même s’il n’est pas considéré comme étant tératogène, un supplément de pyridoxine, 25mg/jour, est recommandé pour diminuer le risque de problèmes.

Pour l’allaitement, la quantité passant dans le lait maternel serait minimale et cette faible exposition du bébé ne cause pas de problème. Les femmes allaitant ne devraient donc pas être découragées à allaiter. Un supplément de pyridoxine est une fois de plus recommandé, à la fois chez la mère et chez le bébé.

Dans notre cas, la patiente n’est pas encore enceinte, mais planifie l’être bientôt et elle a terminé son traitement d’isoniazide 300mg DIE en fin novembre, donc depuis environ 1 mois et demi.

Le volume de distribution du médicament est relativement faible (~1L/kg) et la demi-vie d’élimination est très rapide, s’établissant de 2 à 5 heures chez les métabolisateurs lents. En d’autres mots, le médicament s’élimine rapidement de l’organisme à la fin du traitement. Sept demi-vies = 35 heures.

En bref, la patiente peut dormir sur ses deux oreilles, puisqu’elle a deux raisons de ne pas craindre pour sa future grossesse, le médicament peut être pris durant la grossesse et, de toute façon, la molécule est disparue de l’organisme depuis déjà très longtemps.

Rédigé par Gabriel Groult, stagiaire

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