Le syndrome de sevrage aux benzodiazépines est plus fréquent qu'on le pense; en effet il affecte environ 1 patient sur 5. Un syndrome de sevrage se présente le plus souvent lors d'un arrêt brusque du médicament; il y a alors rechute des symptômes et apparition d'anxiété rebond. Selon les caractéristiques du patient, le syndrome de sevrage peut se présenter après seulement 3 semaines de traitement, et peut être présent jusqu'à 6 semaines après l'arrêt du BDZ. Les principaux symptômes sont : anxiété, insomnie, tension musculaire, anorexie, hypersensibilité à la lumière et au bruit, désordres gastro-intestinaux, troubles de la mémoire et cognitifs.
Le syndrome de sevrage survient suite à une dépendance développée au médicament.
Il y a deux types de dépendance aux benzodiazépines :
1) La dépendance physique : tolérance (augmentation des doses pour obtenir l'effet) et apparition de symptômes de retrait suite à l'arrêt.
2) La dépendance psychologique : habitude de prendre le Rx pour obtenir l'effet bénéfique ou éviter un inconfort relié à l'absence du médicament.
Les facteurs de risque de dépendance sont les suivants :
- Utilisation régulière (surtout si > 3 mois)
- Apparition plus rapide si histoire de dépendance ou personnalité dépendante
- Hautes doses
- Action rapide et courte*
- Puissance élevée (bromazépam, alprazolam, lorazepam)*
* Le degré de dépendance aux BDZs est fonction de la puissance, du début d'action, de la présence ou non d'un métabolite actif et de la lipophilicité.
Résumé :
1) Traitement < 3 semaines : syndrome de sevrage rarement vu (mais possible)
2) Traitement de 3-6 semaines : syndrome possible (surtout si arrêt brusque)
3) Traitement > 6 semaines : syndrome très probable
Lors d'un sevrage aux BDZs, la diminution des doses doit se faire graduellement selon l'algorithme suivant :
Diminution graduelle de la dose de 10-15% hebdomadairement. Il est important d'individualiser le sevrage. Un suivi auprès du patient à chaque semaine est primordial pour la réussite du sevrage.
Garder en tête que la diminution du premier 50% est habituellement plus facile que du deuxième. Il est important de diminuer plus lentement à la fin. Il est essentiel d'encourager le patient et de ne pas le faire culpabiliser. Il est possible de recommencer une étape lors d'échec. Une autre option possible serait aussi de substituer le Rx pour un BDZ à longue action (Ex. diazepam ou clonazepam) avant d'effectuer le sevrage, surtout si le patient prend le BDZ depuis de nombreuses années.
Le mot d'ordre avec les BZDs : la plus petite dose possible pour la plus courte durée possible.
Rappel des propriétés pharmacologiques des principaux BDZs
Courte demi-vie Longue demi-vie
Puissance élevée Alprazolam Clonazepam
Bromazepam
Lorazepam
Midazolam
Triazolam
Puissance faible Oxazepam Diazepam
Temazepam Flurazepam
Informations tirées des notes de cours Insomine et Troubles Anxieux de soins pharmaceutiques V, Université Laval. Rédigé par Maude Carignan, stagiaire
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