13 avril 2014

Campagne Choisir avec Soin


Voici une superbe campagne en santé initiée par l'Association Médicale Canadienne avec des informations très intéressantes à connaitre et à transmettre à nos patients à propos des tests diagnostiques et de certains traitements. Voici un extrait de la section patient.

http://www.choisiravecsoin.org/a-propos/au-sujet-de-choisir-avec-soin/
Choisir avec soin est une campagne qui vise à aider les médecins et les patients à engager un dialogue au sujet des examens, des traitements et des procédures qui ne sont pas nécessaires. De plus, elle vise à soutenir les médecins de manière à ce qu’ils aident leurs patients à faire des choix judicieux et efficaces en vue d’assurer des soins de qualité.
Certains examens, traitements et procédures ne sont pas nécessaires et n’ajoutent aucune valeur aux soins. En fait, ils réduisent la qualité des soins, car ils exposent les patients à des préjudices potentiels. Ils peuvent mener à un plus grand nombre de tests pour éliminer des faux positifs, contribue au stress et occasionne des coûts évitables pour les patients. De plus, les examens, traitements et procédures inutiles mettent une pression accrue sur les ressources de notre système de soins de santé.

1. ECG (électrocardiogramme)
Le problème : Un ECG est une représentation graphique de l’activité électrique du cœur au repos. Il mesure le rythme et la fréquence cardiaque et peut détecter un accroissement de la taille du cœur (hypertrophie cardiaque) causé par la pression artérielle élevée (hypertension) ou par une crise cardiaque antérieure (infarctus du myocarde).
Les risques : L’ECG est sans danger. Cependant, il peut parfois détecter de légères anomalies imprécises qui ne sont pas dues à une maladie cardiaque sous-jacente, mais qui causent de l’inquiétude et qui peuvent vous amener à subir d’autres tests et à avoir des traitements dont vous n’avez pas besoin.
Quand devriez-vous envisager de subir un ECG? Vous devriez subir ce test si vous avez des facteurs de risque d’hypertrophie cardiaque, comme l’hypertension artérielle, ou des symptômes de maladie cardiaque, comme une douleur thoracique, un essoufflement, un rythme cardiaque irrégulier (arythmie) ou de forts battements de cœur. Vous pouvez aussi avoir besoin de subir ce test si vous avez des antécédents personnels ou familiaux de maladie cardiaque, de diabète ou d’autres risques.

2.  Examens d’imagerie pour les douleurs au bas du dos

Le problème : Subir une radiogra- phie, une tomodensitométrie (TDM) ou une imagerie par résonnance magnétique (IRM) peut sembler une bonne idée si vous avez des douleurs au bas du dos. Or, la plupart des personnes qui souffrent de telles douleurs se sentent mieux un mois plus tard, qu’elles aient passé un test ou non. D’ailleurs, selon une étude, les personnes souffrant de douleurs au dos qui ont subi des tests d’imagerie pendant le premier mois étaient huit fois plus susceptibles d’être opérées, mais ne s’étaient pas rétablies plus rapidement.
Les risques : Les radiographies et les TDM vous exposent à des rayonnements, ce qui peut augmenter le risque de développer un cancer. Les TDM et les radiographies du bas du dos sont particulièrement inquiétantes pour les hommes et les femmes en âge de procréer, car ils peuvent exposer les testicules et les ovaires à un rayonnement considérable. De plus, les tests révèlent souvent des anomalies qui ne sont pas associées à la douleur au dos. Ces résultats peuvent causer des inquiétudes inutiles et donner lieu à des tests de suivi, à des interventions inutiles et, parfois même, à une chirurgie.
Quand devriez-vous envisager de subir une TDM ou une IRM? Il peut être pertinent de subir ces tests si vous présentez des signes de lésions nerveuses ou si vous avez un problème sous-jacent grave comme un cancer ou une infection de la moelle. Les signaux d’alerte peuvent inclure des antécédents de cancer, une perte de poids inexpliquée, une récente infection, la perte de contrôle de la vessie ou des intestins, des réflexes anormaux, une perte de la force musculaire ou de sensations dans les jambes.

3. Examens d’imagerie pour des céphalées (maux de tête)

Le problème : Plusieurs personnes qui ont des maux de tête veulent subir une TDM ou une IRM pour savoir si leurs maux de tête sont causés par une tumeur au cerveau ou par une autre maladie grave. Les médecins acquiescent souvent à leur demande pour les rassurer. Cependant, tout ce qui est habituellement nécessaire est l’examen des antécédents médicaux et un examen neurologique. Une TDM ou une IRM aide rarement à soulager la douleur.
Les risques : Une TDM cérébrale utilise une faible dose de rayonnement. Cela peut augmenter légèrement le risque d’effets néfastes comme le cancer. Puisque les risques liés à l’exposition au rayonnement peuvent s’additionner, il est préférable que vous les évitiez lorsque c’est possible. Les résultats de votre TDM ou de votre IRM peuvent également être flous. Cela peut vous mener à subir des examens supplémentaires et même à recevoir des traitements dont vous n’avez pas besoin.
Quand devriez-vous envisager de subir ces examens d’imagerie? Il est souvent justifié de subir ces examens si vous avez un résultat anormal à un examen neurologique ou si votre médecin ne peut pas diagnostiquer le problème en fonction de vos symptômes et de votre examen médical. Consultez un médecin si vous développez une céphalée soudaine et très sévère, si vos céphalées sont différentes de celles que vous avez habituellement, si elles apparaissent après un épuisement, si elles sont accompagnées de fièvre, de convulsions, de vomissements, de perte de coordination ou encore d’un changement dans la vision, la parole ou la vigilance.

4. Examen de densité osseuse (DEXA)

Le problème : Plusieurs personnes subissent régulièrement un examen de densité osseuse. Appelé DEXA, l’examen est une densitométrie osseuse par radiographie. S’il détecte l’ostéoporose, ce test peut vous aider et votre médecin à décider quel traitement est approprié. Toutefois, dans bien des cas, il ne s’agit que d’une perte osseuse bénigne (appelée ostéopénie) et le risque d’une fracture osseuse est faible.
Les risques : Un examen de densité osseuse émet une petite quantité de rayonnement. Or, une certaine quantité de rayonnement peut être néfaste pour votre santé. Un diagnostic d’ostéopénie entraîne souvent un traitement avec des médicaments tels le Fosamax (alendronate) et l’Actonel (risédronate), qui présentent de nombreux risques. Ces médicaments occasionnent des maux d’estomac, de la difficulté à avaler et des brûlures d’estomac. Pourtant, il existe peu de preuves sur l’aide réelle qu’apportent ces médicaments.
Quand devriez-vous envisager de subir une ostéodensitométrie? Les femmes devraient subir une densitométrie osseuse à l’âge de 65 ans, et les hommes, à 70 ans. Si vous êtes une jeune femme ou un homme âgé de 50 à 69 ans, vous devriez envisager de subir cet examen si vous présentez des facteurs de risque comme une fracture causée par un traumatisme mineur, la polyarthrite rhumatoïde, un faible poids corporel, un niveau de vitamine D très faible, un parent qui s’est fracturé la hanche, ou si vous avez utilisé des corticostéroïdes pendant une longue période, que vous buvez trop d’alcool ou que vous fumez. La nécessité de subir des tests de suivi dépend des résultats de l’examen initial.

5. Antibiotiques pour une sinusite

Le problème : On prescrit souvent des antibiotiques aux personnes atteintes de sinusite – congestion combinée à un écoulement nasal et à des douleurs faciales. En fait, 15 % à 21 % de toutes les prescriptions d’antibiotiques pour les adultes sont destinées au traitement de la sinusite. Toutefois, la plupart de ces personnes n’ont pas besoin de médicaments, car les infections des sinus proviennent presque toujours d’une infection virale et non bactérienne, et les antibiotiques sont inefficaces contre les virus.
Les risques : Environ une personne sur quatre qui prend des antibiotiques ressent des effets indésirables comme des éruptions cutanées, des étourdissements ou des problèmes d’estomac. Dans de rares cas, les antibiotiques peuvent causer des réactions allergiques graves. L’abus d’antibiotiques favorise également la croissance de bactéries qui ne peuvent être contrôlées facilement par des médicaments. Cela rend les personnes plus vulnérables aux infections résistantes aux antibiotiques, ce qui nuit à l’efficacité de ces derniers pour combattre d’autres infections.
Quand devriez-vous envisager de prendre des antibiotiques? Vous devriez prendre des antibiotiques uniquement lorsque vos symptômes durent plus d’une semaine, qu’ils commencent à s’améliorer, puis s’aggravent ou lorsqu’ils sont très sévères. Les symptômes inquiétants qui peuvent justifier un traitement immédiat aux antibiotiques comprennent une fièvre de plus de 38,6 °C, une douleur extrême et une sensibilité des sinus ou les signes d’une infection de la peau, comme une éruption cutanée rouge et vive qui se propage rapidement.

Posez-vous ces questions :

Ai-je vraiment besoin de ce test, de ce traitement ou de cette intervention?
La réponse devrait être simple et directe. Les tests devraient vous aider ainsi que votre médecin à décider comment traiter votre malaise. Les traitements et les interventions devraient vous permettre de vivre une vie plus longue et en meilleure santé.
Quels sont les inconvénients?
Parlez à votre médecin des risques ainsi que de la possibilité de résultats flous ou d’anomalies qui ne causeront jamais de symptômes, mais qui pourraient nécessiter des tests supplémentaires. Pesez le pour et le contre des complications et des avantages possibles ainsi que des symptômes de la maladie comme telle.
Y a-t-il des options plus simples et plus sécuritaires?
Parfois, il suffit de changer son mode de vie pour apporter un soulagement notable.
Qu’adviendra-t-il si je ne fais rien?
Demandez à votre médecin si votre état pourrait s’aggraver – ou s’améliorer – si vous ne subissez pas le test ou l’intervention maintenant.

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